Préambule
Plus l’homme s’éloigne de sa vraie nature, plus l’écart est prononcé entre ce qu’il est et ce qu’il se donne d’être à travers ses connaissances acquises. Après des décennies à accumuler son savoir, il se proclame aujourd’hui plus que jamais capable de déjouer l’imprévisible.
Il est nécessaire d’être attentif aux résultats de cette déconnexion qui soutient l’existence, car elle est la cause de l’appauvrissement du lien essentiel pour harmoniser les synchronismes du « vivre ensemble ». C’est le fait de s’être individualisé dans des modes de vie où chacun s’active à ses préoccupations personnelles qui provoque cette dissonance entre la nature de la vie et ce que l’homme propose.
Avec la demande grandissante de l’ambition qui sollicite les ressources de la planète pour satisfaire l’insatiable appétit du plaisir, on observe que l’avidité a engendré l’inégalité des parts qui reviennent à chacun. Aux quatre coins de la planète, des hommes et des femmes sont dépouillés de leurs autonomies et servent la cause de ceux qui s’emparent de la production des besoins fondamentaux.
Tous les modes de vie établis sont conçus de manière à occulter l’ingrédient essentiel qui apporte la joie de vivre, au profit de ce qui est superficiel, éphémère et peu profond. L’accès au plaisir est mis en valeur et prisé comme étant le but essentiel à atteindre. L’engouement de l’ambition est le résultat d’une activité instaurée par les promesses que l’on se fait d’atteindre une place au-dessus du lot commun. Ainsi, le monde tel qu’il est, est la résultante de l’envie de réussir, où échouer est un langage tabou.
En outre, l’activité en jeu est l’ennemi de la quiétude, envahie par l’agitation de ce qui est pensé. L’esprit est rendu confus et sa capacité à opérer de manière créatrice est altérée.
Il convient de réaliser que tout le système sur lequel l’humanité œuvre contredit l’harmonie à laquelle tous aspirent. Les sociétés mises en place se révèlent être une source de mécontentement, dans une mutabilité constante, contrôlées par des savants fous. La remise en cause de ces systèmes établis, ancrés dans leurs mœurs, est devenue l’objet de la demande d’une grande majorité qui plébiscite la politique du changement.
Dans ce contexte, la responsabilité de chacun est de devenir l’acteur de son propre changement. Pourtant, il semble que la plupart se désengagent sur la voie de la victimisation sans sortir des sillons qui perpétuent le sort de l’humanité. Qu’on le veuille ou non, une métamorphose s’opère au sein de la conscience pour épurer les actions incongrues qui façonnent la perception et les relations.
Pour changer la donne, l’activité visant à enrayer l’insatisfaction devra se soumettre au processus naturel de libération. Afin de ne pas stagner dans l’esquive des prises de conscience nécessaires, il faut cesser de fuir en avant.
La perspective ici, tout au long de la lecture, est d’acquérir la conscience nécessaire pour permettre aux états compulsifs de transcender leur nature abrupte et instinctive. Il s’agit de réaliser que c’est la fuite que l’on entreprend qui attise la souffrance en soi et dans le monde. Une métamorphose achevée procure à l’esprit la capacité d’une action créatrice capable de déjouer l’impossible.
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